Et si l’on écrivait un peu ?! Bonjour Bonjour !
Ecrire, écrire. Ecrire.
Cela demande du courage et de la rigueur. 30 minutes tous ls jours sont recommandées aux artistes des mots en devenir. 30 minutes c’est tout ? 30 minutes c’est long lorsque l’on ne place pas cela au bon moment. J’ai tenté d’écrire le soir. Mais mon esprit vacille. Il veut du temps libre pour récupérer de la journée.
J’ai tenté le matin. Mon fils ne peut consentir à me regarder devant l’écran de l’ordinateur sans me déranger toutes les 4 minutes 30.
Il est 14h24, jeudi 24 mars. Heure de la sieste. Pas le choix. Je ne m’en laisse aucun. Assise sur le canapé, j’ai la vue du soleil illuminant notre petit jardin. Mes deux mains sur le clavier, je pose mes mots. Je ne réfléchis pas à les relire, les torturer à les rendre beau. Car là je me torturerais à ne plus écrire.
Laisse les mots sortir.
Sors les de toi. Ejecte les de ton conscient. Ils sont dèjà murs de ta reflexion. Tu n’attendais que cela. Tape les doucement sur le clavier en francais parce que cela te vient plus facilement qu’en anglais.
Voilà. Tu écris. Tu es en train d’écrire. Continue. Tu as fait le plus dur.
Ah. Non. Voici que j’ai peur de laisser filer d’inspiration. Respire. Concentre toi juste sur laisser sortir les mots. L’inspiration est là elle ne partira jamais. Elle fait ce que tu es. Libère la. Libère toi !
Première histoire.
Dans 2 jours et 2 heures, je porterai ma veste Saint Laurent Rive Gauche.
Une tres belle affaire faite au Salon de la mode à NYC l’été 2017. Je me baladais, un jour de canicule du mois de juillet. Mon téléphone a1 la main, en live sur instagram. 2 fois par an, je fréquente les salons de la mode à New York. Pour le travail. Pour l’amour de la mode aussi. Peut etre devrais-je parler au passé car cela fait 2 ans que je ne les ai plus cotoyé ces jolis salons. Mais bon qu’importe. Qu’est ce 2 ans sur les 15 dernières ?
Revenons à cette superbe veste et à notre rencontre.
En live sur Instagram au salon de la mode, je me dirige vers le nouveau département du Vintage. Ce que je vois m’emmène vers la dimension de mes rêves. YSL, Chanel, Dior, Ungaro, Balenciaga. Ils sont tous là. Les vrais. Pas les Marques zombies de ces nouveaux DA (Directeurs Artistiques) que je respecte énormément bien sur, mais qui ne me font pas rêver. Moi ce que j’aime c’est le passé et avec lui, la création avant-garde des entrepreneurs. Elle me fascine depuis toujours. Des vestes, des robes, des chemisiers, des jupes, des foulards, des souliers, des bijoux fantaisies du TOC comme Chanel l’a créé mais ca c’est une autre histoire. Je rends le direct du live instagram, tremblante face à ses pièces qui m’appellent. C’est mon “Midnight in Paris” mais version “Noon in NYC” qui commence.
Je touche ces pièces. Je les caresse. Ou est-ce elles qui me caressent ? (un peu de sensualité cela ne fait pas de mal). Avant même de regarder leur prix, je regarde les coupes et les modèles iconiques. Je sais que ma vie va changer. Je vais repartir plus riche tel un connaisseur d’art ferait une belle acquisition. Je le cherche. Lui. Celui que j’adore par dessus tout dans la mode.
Monsieur Saint Laurent.
J’adore beaucoup de créateurs mais j’ai lié depuis longtemps un connexion émotionnelle avec l’enfant terrible de la mode : ses mots, ses indécisions, son gout pour les voyages que lui préféraient faire dans ses livres certes alors que moi j’aime tellement les aéroports et les avions (D.eu que ca me manque en ce moment), son immense respect pour la femme, son esprit tortueux d’artiste qui s’epuise à combattre ce qu’il est, sa bivalence d’être à la fois réservé, rêveur et introverti et pourtant si séducteur, provocateur et téméraire. Je me suis reconnue en lui toute petite. Je devais avoir entre 10 et 12 ans lorsque je l’ai choisi comme créateur de mode de mon coeur. Un reportage sur les coulisses du V avenue Marceau et la création de ses défilés de mode.
Ce jour là, au salon NY Now, des trésors inestimables à mes yeux sont venus me chercher.
Parmi eux, cette veste.
Sa couleur est une moutarde subtile – juste ce qu’il faut pour se faire voir alors qu’elle traverse les époques. Ultra ceintrée à la taille, de gros boutons ornent sa coupe parfaite de simplicité. Une coupe tailleur pleine de rondeur. Elle me donne la sensation d’être plus féminine et plus puissante. Elle révèle la beauté des courbes que j’ai longtemps haïes bien que je ne les aurais jamais changées. Il me fallait du temps pour les acceptées. Comme il me fallait etre prête pour cette veste.
Je ne l’ai jamais portée. Pas une seule petite fois en 2 ans et demi a t-elle quitté mon vestiaire. J’attendais une occasion spéciale. Un moment dans le temps, un moment qui marquerait mon temps. Sarcastiquement et un peu dans le jugement, je me dis que parfois les gens, certaines gens, ne comprennent pas le lien qui lie un vêtement à l’histoire. Mais quelque part tant mieux pour moi, sinon cette veste n’aurait jamais dormi toutes ces nuits dans mon placard.
Je m’étais décidée. Jeudi 26 mars 2020. Je la porterai. Quelle meilleure occasion que le mariage de mon frére et moi à l’honneur en tant que son témoin ? Il n’y en avait aucune.
Dans 2 jours et 2 heures, j’aurais porté ma veste Saint Laurent Rive Gauche pour l’union officielle à la Mairie de mon frère avec ma future belle soeur. COVID 19 oblige, le mariage est repoussé. Tout sera tout autant voire plus parfait.
Peut-être que ma veste voulait encore un peu se reposer. Peut-être que je devais patienter encore un peu. Bien souvent les belles choses prennent du temps. Dans le secteur dans lequel j’évolue depuis plus de 15 ans, plus le temps prends son temps, plus les choses sont précieuses et éternelles.